Réalisateur, acteur, écrivain, compositeur, peintre, agitateur noir et premier agent de change noir à la bourse de New York – pour ne retenir qu’une des activités extra-artistiques de l’homme touche-à-tout (qui fut aussi le premier officier noir dans l’Armée de l’air américaine) –, Melvin van Peebles est né en 1932 à Chicago. Au début des années soixante, il s’installe en France, rejoint l’équipe d’Hara-Kiri ; il écrit plusieurs romans en français (dont Le Chinois du XIVe, en 1966, illustré par Topor), adapte en bande dessinée La Reine des pommes de Chester Himes. Grâce à une avance du CNC, il réalise en 1968 son premier film, La Permission. De retour aux États-Unis, Peebles tourne Watermelon Man, une comédie antiraciste sur un blanc se réveillant un matin dans la peau d’un noir. Il accède au rang de cinéaste culte en 1971 avec le radical Sweet Sweetback’s Baadasssss Song. Ce film indépendant change le visage du cinéma américain et marque un virage dans la reconnaissance de la culture populaire noire aux États-Unis. Depuis, le réalisateur n’a cessé de tourner, des films de fiction (Identity Crisis en 1990, Gang in Blue en 1996, Le Conte du ventre plein, sélectionné par La Semaine de la Critique à Cannes en 2000) et un documentaire (Classified X, 1997), consacré à l’histoire de la censure cinématographique.