Jess Franco. Énergies du fantasme
Stéphane du Mesnildot18.00€
1961 : L’Horrible Docteur Orlof est projeté sur les écrans. Ce quatrième film d’un jeune réalisateur madrilène, véritable cauchemar expressionniste traversé par des éclairs de sadisme et de violence alors inédits, conquiert les amateurs de cinéma fantastique. Fort de son succès, Jess Franco devient une référence culte, ajoutant sans cesse à l’exubérance de son univers. On y croise des strip-teaseuses vampires, des chirurgiens fous, des gardiennes de prisons sadiques, le mage Cagliostro, Frankenstein et Dracula en personnes, la Vénus à la fourrure, la marquise de Sade, des comtesses noires, perverses ou aux seins nus, sans oublier Miss Muerte et quelques cannibales…
Jusqu’au déclin du cinéma d’exploitation européen au début des années 1980, Jess Franco aura été le roi incontesté du cinéma Bis et des salles de quartier, enchaînant à un rythme frénétique les films d’épouvante, les adaptations de classiques de l’érotisme et du fantastique et anticipant la grande vague pornographique. Mais pour l’auteur de Vampyros Lesbos, le cinéma de genre a d’abord représenté un vaste laboratoire d’expérimentations narratives et visuelles, une Factory où ont brillé des stars telles que Soledad Miranda, Kali Hansa ou Lina Romay. Cet amateur de jazz n’a cessé de mêler le cinéma populaire et l’underground, le classicisme et l’avant-garde, l’archétype et l’improvisation. Son œuvre, digne de figurer aux côtés de celles de Luis Buñuel, Jean Cocteau ou Kenneth Anger, ne recule devant aucun excès sanglant et ne s’impose aucun tabou. Les films de Jess Franco sont des fêtes dionysiaques où trône la figure fétiche de la femme vampire, incarnation extatique et sans cesse renaissante du désir. Le résultat ? Un art charnel s’exprimant sur les terrains sans balises de la performance, du happening et du cinéma corporel.
ISBN: 978-2-915083-11-8
Date de publication : octobre 2004
Nombre de pages : 160 pages
« Analyse érudite, inspirée et facile d’accès de l’œuvre de Jess Franco. […] La passion de l’exégèse et l’amour cinéphilique célèbrent un geste artistique unique, si impur et déviant qu’il touche parfois au sublime. » Olivier Père, Les Inrockuptibles
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